Retour sur les trois semaines de Lionel à la Silicon Valley

Lionel Müller est de retour dans le monde jaune de PostFinance, à Berne, où il effectue son apprentissage en informatique. Quelques semaines auparavant, il travaillait encore sur une application à 9352 kilomètres de là. En effet, avec 29 autres apprentis en informatique parmi les plus talentueux, il a pu participer à un stage professionnel de trois semaines en Californie, organisé par Exchange Pro et cofinancé par Movetia, l’agence nationale pour la promotion des échanges et de la mobilité dans le système éducatif. La Poste a également pris en charge une partie des frais de participation de Lionel.

Les stagiaires ont travaillé en groupes, chacun ayant à traiter un cas client dans le cadre d’un concours ludique. Le groupe de Lionel a développé une application pour un fabricant de vélos: «Elle permet d’enregistrer les mouvements sur le vélo pour assurer un meilleur réglage et prévenir ainsi des douleurs aux genoux, entre autres», explique Lionel.

Encaisser les revers

«Notre groupe a démontré un formidable esprit d’équipe. Nous avons tout fait ensemble: soit tout le monde travaillait, soit personne.» Après avoir examiné le besoin du client la première semaine, nous avons procédé à la réalisation d’un prototype la suivante, avant d’affiner la solution. Chaque membre du groupe a apporté son savoir-­faire et les tâches ont été réparties en conséquence. Lionel a surtout travaillé sur le design, mais il pu mettre à profit tous les acquis issus de sa formation de base à la Poste, du stade du projet à celui de la programmation de l’application, ainsi que son expérience du travail en équipe.

Au début, les jeunes ont veillé à garder du temps pour se distraire, en faisant du sport, en allant à la plage ou en se retrouvant autour d’un bon repas. Vers la fin du séjour toutefois, ils ont passé toutes leurs journées dans leur bureau perché au 22e étage d’une tour. «Nous avons engagé une véritable course contre la montre», raconte Lionel en se remémorant ce défi particulièrement exigeant. «Heureusement, quand le moral flanchait, il y avait toujours quelqu’un parmi nous qui gardait la tête froide et arrivait à remotiver tout le monde», précise-t-il.

«L’audace de se lancer»

Ce qui a le plus impressionné Lionel, ce sont les gens qu’il a rencontrés, par exemple lors d’une visite au Consulat de Suisse ou de présentations proposées par des sociétés du secteur des technologies basées dans la Silicon Valley, mais aussi dans les bureaux partagés où les jeunes en formation travaillaient à leurs projets respectifs. «J’ai été épaté de constater que les gens étaient souvent arrivés là où ils en étaient par des voies détournées et que leur carrière avait pris une tout autre direction que celle qu’ils avaient initialement prévue», explique-t-il.

Qu’est-ce que Lionel a retiré de ce séjour? «Un peu de cette qualité typiquement américaine: l’audace de se lancer.» Il aimerait aussi arriver à mieux gérer son temps et vérifier à chaque étape si une solution encore inaboutie peut suffire, ou s’il faut l’affiner. Enfin, il tient à garder contact avec son groupe, ne serait-ce que pour fêter leur réussite: lors de la présentation finale, c’est leur application qui l’a emporté. «Il nous reste à célébrer ce succès avec une tournée de bières. Comme nous n’avons pas encore 21 ans, ce n’était pas possible aux États-Unis.»