Selon une première estimation du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), l’économie suisse a enregistré une hausse de 0,2% au quatrième trimestre. L’industrie chimique et pharmaceutique, l’hôtellerie-restauration et le secteur parapublic ont constitué les principaux relais de croissance. À l’inverse, les loisirs se sont inscrits en net repli, ce qui est essentiellement dû aux grandes associations sportives ayant leur siège en Suisse. Dans ce secteur, la création de valeur s’est normalisée au quatrième trimestre, après avoir fortement augmenté durant l’été en raison des Jeux olympiques et du Championnat d’Europe de football. Si l’on se réfère aux chiffres des deux premiers mois de 2025, le début d’année semble réussi. La consommation des ménages privés est d’abord restée solide, même si les indicateurs de confiance signalent une incertitude croissante quant à l’évolution de la conjoncture.
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Économie: l’incertitude économique grandit
Ces dernières semaines, les mauvaises nouvelles sur le front de l’économie ont sensiblement augmenté. D’une part, on perçoit une nette incertitude, qui est liée à la politique commerciale agressive du président américain. Cette incertitude ne se limite pas aux ménages et aux entreprises outre-Atlantique, mais se ressent par exemple aussi chez les consommateurs suisses. D’autre part, certaines données de l’économie réelle ont déçu. Aux États-Unis, la consommation s’est nettement contractée en janvier. Et en Chine, le taux d’inflation est repassé en territoire négatif. Par conséquent, les inquiétudes relatives à la conjoncture mondiale se multiplient.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage

Depuis le début de l’année, les données conjoncturelles américaines se sont révélées plutôt décevantes. Le risque d’un ralentissement net imminent est revenu sur le devant de la scène dans un contexte dominé par l’assombrissement sensible du climat de la consommation, l’affaiblissement de la propension à investir de la part des entreprises et le fléchissement des chiffres de la consommation. Néanmoins, toutes les données économiques n’ont pas été mauvaises. Les carnets de commandes des entreprises américaines restent bien remplis et les capacités du marché du travail continuent d’être bien exploitées. Même si elle est nettement inférieure à son niveau de 2021 et 2022, l’activité demeure stable également dans le secteur de la construction, qui est un facteur déterminant de l’évolution de la conjoncture.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage

Plombée par la stagnation économique des deux poids lourds que sont l’Allemagne et la France, la conjoncture dans la zone euro reste faible. Les données de l’économie ne se sont guère améliorées au cours des premiers mois de 2025. Dans ce contexte, des impulsions vigoureuses en matière de politique fiscale devraient déclencher une reprise. L’Allemagne entend investir des fonds spéciaux à hauteur de 500 milliards d’euros pour moderniser ses infrastructures et augmenter en parallèle ses dépenses en matière de défense, qui se verront partiellement exemptées des règles du frein à l’endettement. L’Union européenne également a indiqué qu’elle souhaitait augmenter considérablement ses dépenses militaires au moyen d’un nouvel endettement. Étant donné que les cycles d’investissement pour les dépenses d’infrastructure et de défense sont plutôt longs, les effets conjoncturels à court terme devraient être relativement limités.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage

Les dernières données économiques provenant de Chine, de loin la principale économie parmi les pays émergents, ont livré une mauvaise surprise. Pour janvier et février, l’institut statistique officiel du pays a fait état d’une contraction de 8,4% du volume des importations par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui est le signe d’une faiblesse persistante de la demande intérieure. Dans le même temps, l’inflation a massivement reculé. Le taux d’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a en effet fléchi de 0,6% à –0,1% et se trouve ainsi en territoire négatif. En revanche, les chiffres de l’économie indienne sont bien plus réjouissants. La deuxième plus grande économie parmi les pays émergents semble avoir surmonté le creux passager traversé l’année précédente, ce qui se reflète dans l’amélioration marquée de la confiance des entreprises.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage

Données conjoncturelles mondiales
Indicateurs | Suisse | États-Unis | Zone euro | Grande-Bretagne | Japon | Inde | Brésil | Chine |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Indicateurs PIB A/A 2024T3 |
Suisse 1,9% |
États-Unis 2,7% |
Zone euro 1,0% |
Grande-Bretagne 1,0% |
Japon 0,7% |
Inde 5,6% |
Brésil 4,1% |
Chine 4,6% |
Indicateurs PIB A/A 2024T4 |
Suisse 1,5% |
États-Unis 2,5% |
Zone euro 1,2% |
Grande-Bretagne 1,4% |
Japon 1,1% |
Inde 6,2% |
Brésil 3,6% |
Chine 5,4% |
Indicateurs Climat conjoncturel |
Suisse = |
États-Unis – |
Zone euro – |
Grande-Bretagne – |
Japon + |
Inde + |
Brésil – |
Chine = |
Indicateurs Croissance tendancielle |
Suisse 1,3% |
États-Unis 1,6% |
Zone euro 0,8% |
Grande-Bretagne 1,8% |
Japon 1,1% |
Inde 5,3% |
Brésil 1,8% |
Chine 3,7% |
Indicateurs Inflation |
Suisse 0,3% |
États-Unis 2,8% |
Zone euro 2,4% |
Grande-Bretagne 3,0% |
Japon 4,0% |
Inde 3,6% |
Brésil 5,1% |
Chine –0,7% |
Indicateurs Taux directeurs |
Suisse 0,25% |
États-Unis 4,5% |
Zone euro 2,65% |
Grande-Bretagne 4,5% |
Japon 0,5% |
Inde 6,25% |
Brésil 13,25% |
Chine 3,10% |
Source: Bloomberg